UN LITOPHANE
J’en ai rêvé pendant des années. Impossible de me rappeler où j’avais découvert cette merveille de délicatesse, toujours est-il que j’en avais très envie. Le biscuit est travaillé dans son épaisseur (bien maigre pourtant) de manière à dessiner des formes, qui en fait ne prennent vie que lorsqu’une bougie est allumée à l’intérieur. Allez savoir pourquoi, alors que je suis si peu sensible aux objets inutiles, j’adore. Alors longtemps j’en ai fait des tonnes, expliquant à mon compagnon d’alors, à tou(te)s mes ami(e)s à quel point j’avais envie d’un litophane. Avant Noël, avant mon anniversaire… peine perdue. De litophane, point. Par bonheur, un jour où je me rendais à Limoges pour raisons professionnelles, je me suis trompée de route… et suis passée devant le magasin d’usine Bernardaud. Ouah, vite, marche arrière, parking… Aille, mon pauvre cœur, des dizaines de modèles de litophanes à moitié prix -car l’objet est cher- pour un simple minuscule défaut. J’ai choisi le plus kitsch, bourré d’angelots posés sur des nuages touffus. Parce que bon, quant à faire, autant y aller franco. De retour en famille je l’ai brandi triomphalement, ne suscitant que des regards étonnés « Ah bon, tu aimes ça ? ». (sigh) . Depuis, il m’enchante. En secret. Il m’enchante.