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Inventaire
19 avril 2010

LUNDI n°8 : LES METIERS QUE J'AI VOULU EXERCER

Archéologue. Au milieu de fantastiques paysages je transpirais dur malgré mon chapeau à larges bords. Cela valait le coup car je venais de tomber, tout à fait par hasard, sur une découverte qui changerait notre vision de la civilisation. Rien de moins. Idée abandonnée à la suite d’une participation de quelques jours à un chantier de fouilles dans le Berry.

Cosmonaute. La femme dans le scaphandre, qui marchait avec une relative élégance sur Mars ou Vénus, reprenait in extremis les commandes de la fusée à l’approche risquée d’un astéroïde et acceptait les missions les plus dangereuses, c’était moi. Malheureusement, même les manèges les plus simples me filent le mal de mer.

Hôtesse de l’air. Classique, je sais. Sur longs courriers évidemment. Je passais de Hong Kong à Acapulco avec une désinvolture consommée. Je rapportais de Samarkand de belles soieries et de Buenos Aires des disques de tango réputés introuvables. Je suis allée jusqu’à poser ma candidature pour l’été. On m’a répondu que j’étais trop grande.

Professeur d’anglais. J’enseignais l’anglais à des classes enthousiastes, usant de méthodes pédagogiques si originales qu’elles me valaient l’envie et la jalousie de mes collègues. L’été, je partais parfaire ma prononciation à Bath et à Noël je m’encanaillais à New York. J’en rapportais des expressions idiomatiques épatantes.

Journaliste. Envoyée spéciale d’un grand quotidien américain, je parcourais le monde en tous sens. J’effectuais de longues enquêtes fouillées dont je transmettais la substantifique moelle dans des articles au style sobre et cependant éblouissant.

Exploratrice. J’étais la nouvelle Alexandra Neil, la version moderne d’Isabelle Eberhart, mâtinée d’un soupçon de Lou Andreas Salomé. J’avançais sans peur dans les déserts les plus arides, au sein des forêts les plus mystérieuses. J’entrais dans d’antiques citées, je frayais avec des peuples inconnus au bataillon. Je montais à cheval comme on boit un café et je m’avançais d’un pas sûr sur les ponts de liane.

Jamais je n’aurais pensé exercer le métier qui est le mien, et dont j’ignorais d’ailleurs l’existence.

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Commentaires
T
Sans doute es-tu un peu de toutes ces femmes là, mais... C'est quoi au juste "ton métier qui est le tien"?
J
Quels jolis rêves tu as faits, ça aide toujours un peu dans notre vie de tous les jours...<br /> Moi, je me rêvais chauffeur de poids lourd !<br /> Bises.
M
Haha j'adore cet inventaire ! Moi aussi je suis assez éloignée de mes idées de départ :)
Inventaire
  • Les objets qui m'entourent, les lieux où je me rends, les pensées qui m'habitent : je fais l'inventaire. Le lundi, je me penche sur mes goûts et ce que j'ai en tête. Chaque vendredi, je propose un nouveau thème pour un inventaire partagé.
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